jeudi 28 avril 2011

Au fil des eaux ...

La vieille porte grince, c'est sombre, très sombre, il fait frais et ça sent la "vinasse". Il faut dire qu'a mon age, on est plus attiré par le coca que par le pinard ... le sol est mou, surement de la terre à peine battu, je me faufile entre barriques, bouteilles et table pour me retrouver devant une machine infernale... 
La lumière éclaire à peine ce trou dans lequel je dois entrer le goulot de la bouteille pour la "capsuler" , je contrôle à l'aveugle la qualité de mon travail et recommence sans cesse ce même geste qui à des allures d'entrainement lambadien ... 
Je me fais petit à petit à cette odeur qui une fois de plus imprégnera ma mémoire olfactive. Pendant que de me déhanche devant cette capsuleuse il est là à encoller des étiquettes. Il les pose sur une vitre pour qu'elles absorbent un peu la colle et la pose sur la bouteille en la regardant plusieurs fois pour être certain d'avoir bien centré ce bout de papier. 
Je le regardais sans trop savoir si je l'admirais ou si je le détestais, sensation bizarre pour ce gamin que j'étais. Il m'avait arraché à ma vie de marmot qui n'était qu'un chemin au fil de l'eau . 

A l'angle de la rue des tonneliers et du quai du Priourat

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