Le panier prit dans les tendeurs sur le porte bagage et nous voici parti vers l'immense marché de Libourne. Le tour est toujours le même, passer chez tel et tel commerçant pour le pain, le lapin ou autre poulet et nous pouvions charger les vélos pour rentrer.
Mais attention, pas question de rentrer sans s'arrêter à l'Orient. Les vélos posés le long du mûr, nous pouvions nous assoir en terrasse pour nous rafraichir. Devant mon orangina, je regardais ma grand mère, cette femme froide du nord qui avait connu, guerre, exil, rejet, abandon... Elle était là dans son petit moment de souvenirs. J'étais triste de voir le regard que les gens lui portait, ils ne la connaissaient pas et étaient tous à la juger devant sa bière brune.
Sa Pelfort brune, c'était son petit moment à elle, elle y retrouvait sa famille, ses frères et sœurs qu'elle n'avait plus vu depuis des décennies, ça lui rappelait ces parties de pèches avec mon grand père et toutes ces années où ils avaient été heureux .
Ces regards, elle, elle les ignorait, elle en avait trop vu, trop entendu, trop vécu pour s'attacher à ces yeux qui la fixaient .
Peut être aurait elle du boire une blonde ?
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Le grand café de l'Orient, place Decazes à Libourne |
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